Le tableau de récompenses : l’allié de vos nouvelles habitudes

Le tableau de récompenses : l’allié de vos nouvelles habitudes

Peut-être avez-vous remarqué qu’il est parfois difficile d’aider votre enfant à installer de nouvelles habitudes. En effet, il peut être compliqué pour lui de rester motivé lorsque vous lui demandez d’adopter un nouveau comportement. De même, j’imagine que vous avez constaté que c’est valable pour vous aussi. Que l’on soit parent ou enfant : mettre en place une nouvelle habitude et rester motivé est complexe. Dans cet article, je vais vous proposer de mettre en place un outil de motivation qui fonctionne : le tableau de récompenses, ou tableau de motivation. Ce système peut être très efficace, mais nécessite d’être réfléchi en amont, tant dans sa fonction que dans sa forme.

Pourquoi est-ce difficile d’adopter une nouvelle habitude ?

Ah la motivation… Voilà un sujet riche et complexe sur lequel nous pourrions échanger durant des heures !!! Constater que son enfant a du mal à rester motivé pour adopter un nouveau comportement, c’est agaçant. N’est-ce pas ? Cela génère à coup sûr des tensions dans votre relation. Cette nouvelle habitude dans laquelle votre enfant semble ne pas s’engager est pourtant si importante pour vous !

Exemple sur la motivation des enfants

Prenons un exemple concret. Chaque matin, votre fille de 6 ans met des heures – du moins vous semble-t-il – à se préparer pour aller à l’école. Tous les matins, tous les jours, c’est la même « bataille ». Ah, c’est exaspérant ! Vous avez déjà tout essayé :

  • la réveiller plus tôt ; 
  • préparer les affaires la veille au soir ;
  • aller dans sa chambre toutes les 5 minutes pour lui dire de se dépêcher ;
  • faire mine de partir sans elle ;
  • crier, hurler ;
  • la menacer de la priver de son temps d’écran, de sortie, de dessert…

Tout cela n’a rien changé. Ou bien, lorsque cela a fonctionné une fois, ce fut déjà le bout de monde. Du coup, que faire ?

Conseils pour garder sa motivation à adopter une nouvelle habitude

Une proposition que je fais aux parents dans ce genre de situation est de mettre en place un tableau de motivation, ou tableau de récompenses. Nous verrons cela plus en détails un peu plus bas.

Mettre en place des challenges et féliciter chaque réussite

Toutefois, avant cela, je leur propose, encore et toujours, d’encourager leur enfant et de le féliciter lorsqu’il réussit le challenge proposé. En effet, je suggère souvent de présenter les « tâches » comme un challenge, un défi, un jeu. Dans l’exemple donné ci-dessus, le défi pourrait prendre la forme d’un minuteur, indiquant à votre fille le temps imparti pour se préparer. Pour apporter véritablement un aspect de jeu, proposer à votre fille, par exemple, de « franchir la ligne d’arrivée » avant la sonnerie. Si elle a une fratrie, tentez par exemple : « celui qui est prêt à partir en premier a gagné ». Transformer la contrainte en jeu, en défi, est un truc qui fonctionne bien avec les enfants. Et je le répète : n’oubliez jamais de le féliciter lorsqu’il a réussi le challenge.

Garder en tête que la réussite est la meilleure des motivations

Pourquoi est-ce que je répète sans cesse qu’il est important de féliciter son enfant ? Réfléchissez : qu’est-ce qui aide chacun de nous, enfant ou adulte, à rester motivé ? Ce sont les moments où nous réussissons ! Vous ne trouvez pas ? Imaginons que vous vous êtes fixé comme challenge de vous (re)mettre au sport. Ne sentez-vous pas poindre une vague de motivation à chaque fois que vous avez réussi à lever vos fesses du canapé pour mettre vos baskets ? N’est-ce pas motivant quand, au bout de quelques semaines, vos proches commencent à vous dire que vous semblez plus en forme ou avez meilleure mine ? N’êtes-vous pas, comme nous toutes et tous, sensibles, pour rester motivé(e)s, à une forme quelconque de récompense, même si elle vient de vous-même ? D’ailleurs, n’oubliez pas de vous féliciter vous-même pour chaque réussite ! Il n’y en a pas de petite, ni pour vous, ni pour votre enfant.

Qu’est-ce que la motivation ?

Qu’est-ce, au final, que la motivation ? Elle peut être de deux sortes : la motivation intrinsèque, qui vient de vous-même, et la motivation extrinsèque, qui vient de l’extérieur.

La motivation intrinsèque

Pour l’enfant (comme pour vous !), la motivation intrinsèque peut-être le plaisir, l’intérêt, ou l’importance qu’il accorde à ce qu’il fait. D’où, pour reprendre notre exemple, l’idée de transformer la consigne en jeu, en défi. Si votre fille, grâce au jeu mis en place, s’amuse en essayant de s’habiller plus vite : elle sera plus motivée pour adopter cette nouvelle habitude. Vous pouvez, de ce fait, réfléchir à tout ce qui peut aller dans ce sens pour aider votre enfant à être plus motivé.

La motivation extrinsèque

La motivation extrinsèque, ce sont les punitions et les récompenses. Ce système de motivation donne lieu à beaucoup de débats dans le monde de l’éducation. Il y a plusieurs raisons à cela :

  • D’abord, parce que la motivation par la punition est liée au fait que l‘enfant veut éviter quelque chose, tandis que celle par la récompense, qu’il veut obtenir quelque chose. De ce fait, cette motivation semble un peu « artificielle », car déconnectée de son objet.
  • De plus, la motivation extrinsèque risque de s’étioler, de ne pas fonctionner à long terme. En effet, une fois la récompense obtenue – lorsqu’il est question de récompense – l’enfant risque de laisser sa nouvelle habitude au placard. Ainsi, le parent sera contraint de réfléchir à une nouvelle récompense (ou à une nouvelle punition).

Je suis bien d’accord avec ces points.

Exemple d’utilité de la motivation extrinsèque

Cependant, cela peut être nuancé. Le système de récompenses me semble utile pour, en quelque sorte, « démarrer la machine ». Reprenons notre regard d’adulte et l’exemple du sport, afin que je vous explique cela. Ceux d’entre vous qui sont sportifs se souviennent sans doute de leurs débuts. Je vais vous parler de mon expérience personnelle, parce que c’est celle que je connais le mieux, même si la vôtre est peut-être différente. Lorsque je me suis mise au sport, il y a 3 ans environ, ce fut (très) compliqué… Je n’en avais presque jamais fait et chaque séance était difficile. Je n’y prenais pas beaucoup (pas du tout ?) de plaisir. Mais améliorer ma santé était primordial. Cette motivation intrinsèque avait été déclenchée par un cardiologue qui m’avait très délicatement évoqué le fait que mon surpoids était sans doute la raison de mes essoufflements perpétuels… Néanmoins, ce qui m’a beaucoup aidée les premiers mois, est une motivation extrinsèque. Je m’étais promis, si j’allais au bout du premier programme de remise en forme que j’ai suivi, de m’offrir une nouvelle paire de baskets qui me faisait de l’œil. Bien sûr, ce n’est pas la seule raison qui m’a poussée à rester motivée, mais tout de même, je les regardais souvent sur le site du marchand, et j’ai tenu bon ! Lorsqu’au bout de 3 mois, je suis arrivée à la fin du programme, je me les suis achetées. Quelle belle récompense je me suis faite après tous ces efforts ! N’avez-vous pas déjà vécu ça ? Aujourd’hui, le sport fait partie de ma vie, et d’autres sources de motivation intrinsèque font que je continue. Cependant, je n’oublie pas que ce « coup de pouce » extrinsèque a pesé dans la balance.

Tableau de récompenses : pourquoi et comment le mettre en place ?

Pourquoi utiliser un tableau de récompenses ?

Vous comprenez maintenant pourquoi il me semble qu’utiliser un tableau de motivation peut être une piste intéressante pour encourager votre enfant à adopter une nouvelle habitude. Cependant, il est important de se demander comment l’utiliser. Ces récompenses doivent rester un « starter » de motivation, et non pas un principe universel. Vous voyez ce que je veux dire ?

Encore une fois : la première des récompenses pour un enfant, c’est l’encouragement et les félicitations de ses parents. Introduire un système de récompenses nourrit le plaisir dans un premier temps, avant que la nouvelle habitude ou le comportement ne soit devenu habituel. À ce moment-là, le tableau peut être mis de côté, ou utilisé pour une autre chose.

Comment mettre en place son tableau de motivation ?

Suivez ces quelques conseils pour mettre en place votre tableau :

  1. Le principe

Le principe du tableau de motivation est simple : lorsqu’il agit comme on lui a demandé, l’enfant accumule sur un tableau des autocollants ou des points. Ils lui permettront ensuite d’obtenir une petite récompense. Ces récompenses peuvent être définies avec l’enfant. Je conseille de privilégier des moments de qualité, plutôt que des objets matériels. Ce système peut être mis en place dès l’âge de 3 ans.

  • Un objectif précis

Il est très important que l’objectif soit défini précisément, afin que votre enfant sache ce que vous attendez de lui. Par exemple : « Tu dois t’habiller plus vite le matin », c’est un peu flou. Par contre, « Tu dois être habillée avant que le minuteur sonne », c’est un objectif précis.

  • Une récompense prévue ensemble

Définissez ensemble combien de points sont attribués pour chaque réussite et combien sont nécessaires pour obtenir la première récompense. Vous trouverez facilement sur Internet des idées de tableaux. Je vous en ai mis quelques-unes dans un de mes tableaux Pinterest. Le créer avec votre enfant peut être une idée d’occupation pour un après-midi pluvieux !

Tout comme le bocal des fiertés dont je vous ai parlé dans cet article : cela peut être motivant que le tableau soit affiché dans un endroit où tout le monde peut le voir. Si vous avez plusieurs enfants, prévoyez plusieurs tableaux. Comme pour le bocal, il est interdit d’enlever des points !!! Ce qui est gagné est gagné ! De plus, le tableau ne doit pas devenir un objet de chantage, ni pour vous, ni pour l’enfant. Enfin, pourquoi ne pas prévoir un tableau pour chaque membre de la famille ? Je suis certaine que vous aussi avez des défis à relever pour ancrer de nouvelles habitudes ! Alors, combien de points (et de séances de sport !) pour les nouvelles baskets ? Combien de mois sans fumer avant ce fameux restaurant que vous vous êtes promis de tester ?

Encore une fois : utilisé à bon escient, je trouve que le tableau de motivation est un outil pertinent, propre à encourager la motivation intrinsèque à émerger. Je sais que certain considèrent cela comme une forme de manipulation. Ce n’est pas mon avis, si tant est qu’il soit utilisé d’une manière adaptée et réfléchie et non pas, comme je l’écrivais plus haut, comme un objet de chantage. Le tableau de récompenses représente plutôt pour moi un moyen d’encourager l’enfant, ou de nous encourager nous, à tendre vers la réussite d’un objectif. La mise en place d’une nouvelle habitude, même si elle nous tient à cœur, peut être compliquée à mettre en route quand le plaisir ne se présente pas tout de suite d’une manière évidente… Qu’en pensez-vous ?

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Règles de vie : pourquoi interdire ne fonctionne pas ?

Règles de vie : pourquoi interdire ne fonctionne pas ?

Poser ou non des limites et interdits aux enfants, est une question fréquente parmi les parents. Peut-être l’avez-vous souvent remarqué : dire à votre enfant ce qu’il ne doit pas faire ne fonctionne pas très bien. Nous-mêmes, lorsque nous savons que nous ne devons pas faire quelque chose, nous avons tendance à devenir obsédés par l’idée de le faire quand même. Ce n’est pas parce que nous sommes de grands enfants, c’est tout simplement le fonctionnement de notre cerveau qui nous y pousse. Soyons clairs : je ne suis pas en train de vous donner des excuses pour laisser votre enfant (ou vous-même) faire n’importe quoi ! Mais je vais vous expliquer dans cet article comment contourner ce biais cognitif, et permettre à vos enfants d’être plus coopératifs – ou à vous-même de tenir vos propres règles de vie.

Expérience rapide pour comprendre le rebond ironique

Avant toute chose, je vous propose de faire une expérience. Elle est vraiment intéressante, prenez le temps de la réaliser sérieusement. Vous n’aurez besoin que de quelques minutes.

Ce qu’il se passe lorsqu’on pose un interdit

Fermez les yeux, mettez votre minuteur en route pour une durée de 1 minute. Pendant ce délai, vous tâcherez de ne pas penser à un cornet de glace. Si possible de glace au chocolat. La consigne est importante à respecter. Ne faites plus rien d’autre que de ne pas penser à un cornet de glace au chocolat. Une fois la minute écoulée, faites le bilan. Comment ça s’est passé ? Avez-vous réussi ? Combien de secondes avez-vous tenu avant qu’une image de glace ne vienne à votre esprit ? Combien de fois avez-vous dû repousser cette image du cornet avec sa boule de glace au chocolat (voir ses deux boules de glace 😉) ? Peut-être cela a-t’il été possible quelques secondes, peut-être même presque toute la minute. Si vous avez réussi l’exercice, je vous invite à recommencer pendant 3 minutes, et on en reparle après.

Ce phénomène s’appelle le rebond ironique, ou l’effet rebond. C’est un biais cognitif qui a été décrit et mis en avant par le psychosociologue américain Daniel Wegner (1948-2013). Ce biais fait que plus nous tentons de repousser une pensée, plus elle revient en force, de plus en plus obsédante. Cela s’applique aussi aux actions : si je m’interdis de faire quelque chose, comme par exemple manger ce biscuit qui semble succulent, que va t’il se passer ? J’avoue : rien qu’à le regarder, je commence à saliver. Plus je me dirais que « Non, je ne dois pas le faire », plus j’aurai du mal à lutter. Ce biscuit deviendra une obsession et occupera mes pensées. Au final, j’aurai tendance à manger tout le paquet si je « craque ». En effet, passer à l’action aura pour effet de me débarrasser de cette obsession qui commençait à m’envahir, et m’apportera, dans un premier temps, un soulagement bienvenu.

Ce qu’il se passe lorsqu’on propose une règle positive

À présent, je vais vous proposer une seconde expérience. Vous allez de nouveau régler votre minuteur sur une minute et fermer les yeux. Pendant ce délai, vous allez penser à une barbapapa rose. Vous avez bien l’image en tête ? C’est parti. Une fois le temps écoulé, faites de nouveau un bilan. Alors, que s’est-il passé pendant cette minute ? Je suppose que c’était plus confortable que le premier exercice, n’est-ce pas ? Avez-vous pu maintenir votre attention sur l’image de cette barbapapa rose ? Peut-être votre esprit s’est-il par moments évadé, mais vous avez pu, je pense, revenir à cette image. Même si vous avez dû le faire à maintes reprises, cet exercice a dû vous sembler bien plus facile que le premier.

Conseils pour qu’enfants et adultes respectent les règles de vie

Qu’est-ce que ces deux exercices nous montrent ?

  • Qu’il est bien plus facile de tenir une consigne affirmative que négative.
  • Que pour notre esprit, et pour notre volonté, avoir à faire quelque chose est plus aisé que de ne pas avoir à le faire.

Je le reconnais : ça ne veut pas dire qu’il est facile de faire quelque chose quand vous n’avez pas envie de le faire ! Mais ça, c’est une autre histoire… Ce qu’il faut retenir, c’est que la motivation sera plus aisée en vous proposant des consignes affirmatives. Voici quelques étapes pour que votre enfant – et vous-même – respectiez vos règles de vie.

Avoir conscience de ce qu’il se passe dans sa tête

Régulièrement, vous demandez à votre fils de 5 ans de ne pas toucher à votre ordinateur. C’est une règle qui a été maintes et maintes fois énoncée. Mais il ne peut pas s’empêcher, au moins une fois par jour, de le sortir de votre sac et de l’allumer. Il vit une tentation incroyable liée à la fois à la curiosité et à l’interdit. « Maman me dit de ne pas toucher à l’ordinateur. » À 5 ans, les choses se font par instinct (plus tard aussi d’ailleurs !). Votre enfant n’a pas toutes les pensées formulées ainsi dans son esprit, mais si nous nous plaçons en tant qu’adulte qui peut décortiquer les choses, cela doit ressembler à peu près à ça : « Oh j’ai envie… Ah non, Maman me regarde avec ses gros yeux… Oui mais c’est vraiment intéressant, j’ai vraiment envie de jouer avec… Mais non, elle dit qu’il ne faut pas… Oh j’essaye quand même de le sortir du sac… Oh Maman crie ! ». Soyons honnête : cela ressemble aussi à ce que vous pouvez vous dire à vous-même, au sujet du biscuit de tout à l’heure, quand vous vous interdisez de le manger.

Que faire alors, pour obtenir plus de coopération de la part de votre enfant ? Comment poser des règles de vie qu’il respectera ?

Reconnaître ses émotions, notamment sa frustration

Tout d’abord, il est important d’accompagner ce qui se passe pour lui (ou pour vous) lorsque la tentation est là. Je vous conseille de reconnaître que l’envie est présente et que l’émotion de frustration n’est pas facile à vivre. Vous pouvez par exemple lui dire : « Je vois que tu as vraiment envie de sortir cet ordinateur du sac bien que ce soit interdit… Je sais que c’est difficile, quand on a vraiment envie de faire quelque chose, de devoir y renoncer ». Exactement comme pour vous, lorsque vous êtes confronté(e) à cette émotion de frustration. Vous avez sans aucun doute remarqué combien elle peut être difficile pour nous aussi, adultes ? L’observer est un premier pas pour l’accepter et la dépasser.

Proposer une alternative, par exemple un défi

Après avoir reconnu l’envie de l’enfant, proposez-lui de mettre son attention sur autre chose : « Non, tu ne peux pas toucher à l’ordinateur. En revanche, tu peux vider la boîte de Kaplas et me montrer jusqu’où montera ta tour. » Lancer un défi est un dérivatif intéressant : il offre un nouveau but à votre enfant et stimule ses sens de la découverte, de la curiosité et de la créativité.

Anticiper sa frustration, par exemple avec une autre activité suggérée en amont

Il peut aussi être efficace, au lieu de parler de l’interdit de l’ordinateur, de lui proposer à l’avance une autre activité. Sur le chemin du retour de l’école, suggérez-lui, par exemple : « Après le goûter, tu vas pouvoir sortir la boîte de Légos et construire quelque chose dans le salon ! Comme ça, tu me montreras ce que tu fais pendant que je prépare le dîner ». Ainsi, votre enfant a déjà un projet en tête.

Fixer une règle plus souple

Vous pouvez également, si cela vous convient, fixer une règle un peu plus souple. Concernant l’ordinateur, ce pourrait être de permettre à votre enfant de l’examiner, le toucher, mais seulement avec vous, tous les deux ensemble. Expliquez-lui pourquoi il est fragile et précieux pour vous, et combien c’est important que seulement vous le manipuliez.

Exemples pour un quotidien de parents

Prenons d’autres exemples.

  • Plutôt que de dire à votre ado : « Tu ne dois pas rester sur l’ordinateur après 21 h 30 ». Vous pouvez essayer : « Éteins ton ordinateur à 21 h 30 ». Ou, encore plus efficace : « Le WIFI sera coupé pour tout le monde à 21 h 30 ! ».
  • Plutôt que de dire à votre fille de 16 ans : « Ne rentre pas après minuit » essayez : « Rentre avant minuit ».
  • Plutôt que de dire à votre fils de 3 ans : « Ne lâche pas ma main dans la rue ! » essayez : « Tiens-moi la main tout le temps quand nous sommes dans la rue ».

Cela vous paraît simpliste ou irréaliste ? Je vous propose de tenter l’expérience et de nous dire ce que cela a donné. Essayez pendant quelques semaines d’avoir ce principe en tête : à chaque fois que vous voudrez poser un interdit ou une limite, transformez vos propos en une consigne, claire et précise. Et tentez la même chose pour vous ! Cela n’a pas du tout le même impact de vous fixer comme règle de vie : « Tu prends soin chaque jour de sortir de ton addiction au sucre. » plutôt que « Tu ne dois pas manger ces biscuits ».

Contourner le rebond ironique est possible. Comme pour tous les biais cognitifs, en être conscient(e) est un pas qui vous permet de choisir ce que vous voulez faire : tomber dans son piège ou y échapper.

Décortiquer les biais de votre esprit ainsi que les pensées limitantes qui vous embourbent dans votre quotidien est compliqué à faire seul(e). Aussi, n’hésitez pas à me contacter pour que nous avancions ensemble ! C’est une étape nécessaire dans tout accompagnement au changement.

Projet éducatif | Et si vous faisiez le vôtre ?

Projet éducatif | Et si vous faisiez le vôtre ?

Nous sommes nombreux à éprouver des difficultés à être sur la même longueur d’ondes que notre conjoint concernant les limites à poser aux enfants. Cette question des règles de vie à la maison, des choix éducatifs est récurrente dans ce que soulèvent les parents qui viennent me voir. Généralement, l’un ou l’une, considère l’autre trop rigide, et l’une ou l’un considère l’autre comme trop laxiste. Je ne vous parlerai pas aujourd’hui du vaste sujet de la pose de limites aux enfants, qui pourrait occuper au moins… 10 articles ??? Mais plutôt de celui du projet éducatif, qui est à mon avis une étape indispensable pour, justement, pouvoir fixer des règles, décider d’une organisation de vie en famille d’une façon juste et adaptée à chaque foyer. 

Je ne sais pas vous, mais moi, j’ai plus souvent entendu parler de projet éducatif dans des structures comme les crèches, les foyers de vie, bref, les lieux d’accueil d’enfants ou d’ados.

Et en réfléchissant à cette question, il m’est apparu comme évident qu’il est nécessaire de construire un tel projet au sein de nos familles. Cette idée de projet familial vous tente ? Je vous explique comment élaborer votre projet éducatif fait maison. 

Un projet éducatif, qu’est-ce que c’est ? 

Un projet éducatif permet de mettre noir sur blanc les valeurs communes de la famille et le projet de vie et d’éducation qui en découle. Il va guider le fonctionnement de la famille et est un repère solide pour vérifier si nous sommes dans la direction que nous souhaitons pour l’éducation de nos enfants. Les valeurs que nous allons lister seront celles que nous souhaitons transmettre à nos enfants et nous les mettons en actes au quotidien.

De ce projet éducatif va découler ensuite un « règlement intérieur », qui va poser clairement les règles familiales.

Comment élaborer un projet éducatif ?

Pensez-y d’abord personnellement

Il faut déjà le décider ! Ensuite, se mettre autour d’une table et… prendre le temps. Réfléchir, échanger, communiquer, y revenir un peu plus tard… Commencez par lister chacun de votre côté vos propres valeurs éducatives. Vous pouvez vous aider, par exemple, de listes faciles à trouver grâce à votre moteur de recherches préféré. Si vous avez fait l’exercice sur les valeurs proposé dans mon Ebook, vérifiez que ce sont les mêmes qui guident vos choix éducatifs.

Prenez chacun le temps de sentir si ces valeurs sont bien les vôtres, ou si elles sont des résidus des valeurs éducatives de vos parents que vous vous êtes appropriées sans trop y réfléchir. Sont-elles justes pour vous ? Sont-elles encore valables ? Essayez d’en garder une dizaine, pas plus. Cinq peuvent aussi être suffisantes.

Puis discutez-en ensemble

Vient ensuite la mise en commun. Si vous avez eu le projet de vie de construire une famille avec cet homme ou cette femme, il y a de fortes chances qu’à la base, sans même vous être concertés, vous aviez quelques valeurs en commun.

Il y aura peut-être des points divergents, il y aura sans doute matière à discussion, mais très certainement j’en suis sûre, possibilité de trouver un consensus qui sera votre projet éducatif familial, et seulement le vôtre, pas celui de la voisine ou de votre soeur.

Il n’est jamais trop tard pour prendre ce temps d’élaboration. Même si l’idéal pourrait être d’y réfléchir lorsque le projet d’enfant pointe le bout de son nez.

Que devons-nous mettre dedans ?

Cette liste de valeurs sera la base de la rédaction de votre projet. Que souhaitons-nous pour nos enfants ? Que voulons-nous leur transmettre ? Quel homme ou quelle femme souhaitons-nous qu’il ou elle devienne ? Comment pensons-nous nous y prendre ? Je pose ici quelques pistes, à vous de trouver de quoi vous souhaitez constituer ce document. Gardez en tête votre objectif : définir un projet éducatif qui vous est propre, établir un projet familial ensemble pour réellement choisir l’éducation de votre enfant.

Comment établir son règlement intérieur ?

Pour fixer les règles de la maison, listez le plus possible de situations en réfléchissant aux limites qui sont justes selon vous (ce ne peut pas être exhaustif bien sûr !).

Si un jour une situation qui n’est pas inscrite dans le règlement se présente, ce sera une super occasion d’y réfléchir ensemble et de rajouter un alinéa ! Les enfants peuvent participer à l’élaboration de ce règlement, cela me semble même indispensable.

N’oubliez pas que ce cadre que vous allez construire sera toujours vivant et en mouvement. Ainsi, les règles peuvent évoluer ou changer, d’autres s’ajouter, certaines disparaître, au fil du temps et avec les enfants qui grandissent. Typiquement l’heure du coucher ne va pas rester à 20h pour toujours !

Il me semble que le plus important, c’est de trouver de la cohérence entre les deux personnes qui élèvent l’enfant. C’est plus compliqué lorsque les parents sont séparés, mais un projet « minimum » commun pourrait être établi, donnant des repères solides à l’enfant.

Cela peut vous sembler complexe ou utopique, et pas forcément simple à mettre en place. C’est normal ! De l’aide vous semblerait-elle nécessaire ? Nous pouvons en parler ensemble de vive voix, et réfléchir à la façon dont je pourrais vous accompagner dans cette élaboration ? N’hésitez pas à me contacter.

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